Les Prières que Dieu n’entend plus

La rivière roucoulait sa mélodie. Haut dans le ciel, un soleil hypnotique brûlait ma peau et des fourmis dansaient sur mon corps inerte. Je tentai d’ouvrir les yeux, j’y arrivai à peine. L’œil gauche tuméfié, le visage boursouflé, des dents qui manquaient à l’appel et le brasier entre mes jambes toujours aussi vivace. Des bruits de pas et des voix se firent proches. Incapable d’émettre le moindre son, je les suppliais intérieurement pour qu’ils m’achèvent, abrègent mes souffrances. Une main se tendit vers moi, se posa sur le haut de mon cou et me tâta le pouls. Ils étaient certainement revenus pour terminer leur œuvre, pensai-je. Du seul œil ouvert qu’il me restait, je pivotai la tête dans l’autre sens pour porter un dernier regard au visage qui extirpera le dernier souffle de ce corps qui ne m’appartenait plus.