Les locataires de Dieu

Elle s’était tue. Un silence qui sembla durer une éternité s’installa dans la pièce. Dehors, un chien aboya. Des habitations voisines parvenaient les échos des réveillons en famille ou entre copains. C’est alors que le carillon se mit à sonner. Pendant que la machine infernale à marquer le temps égrenait les coups qui seront au nombre de douze, Ntalio se demandait intérieurement ce qui allait se passer au douzième coup de minuit. Allait-il tomber dans les bras de « La Folle», la couvrant de bisous et lui souhaitant toutes les bonnes choses qu’elle devrait espérer de la nouvelle année ? Allait-il plutôt la laisser prendre l’initiative de l’embrasser ? Ou encore allaient-ils, simultanément, dans un même élan, se jeter dans les bras l’un de l’autre ? Ntalio écoutait le carillon mais avait perdu le compte. Etait-ce le huitième coup ? Le neuvième ? Le dixième ? Son regard croisa celui de « La Folle ». Il imagina qu’elle devait se poser les mêmes questions que lui. Tout à ses pensées, Ntalio ne s’était pas aperçu que le carillon s’était tu.